La Bourse de Paris a repris 0,85% mais reste sur un semestre calamiteux

La Bourse de Paris a terminé en léger rebond lundi, le CAC 40 reprenant 0,85% sans masquer l’ampleur des pertes subies au premier semestre

PARIS, 30 juin 2008 (AFP)

lundi 30 juin 2008, par AFP

La Bourse de Paris a terminé en léger rebond lundi, le CAC 40 reprenant 0,85% sans masquer l’ampleur des pertes subies au premier semestre, où la flambée du baril est venue s’ajouter à la crise financière et au ralentissement économique.

L’indice vedette a gagné 37,53 points à 4.434,85 points, dans un volume d’échanges étoffé de 5,7 milliards d’euros. Dans un marché une nouvelle fois très nerveux, le CAC 40 est descendu jusqu’à 4.354,87 points (-0,97%) vers 09H00 GMT avant de se rétablir dans l’après-midi.

Londres a avancé de 1,74%, Francfort a cédé 0,06% et l’Eurostoxx 50 a pris0,38%.

"Il y a eu peu d’efforts pour tirer le marché au dernier jour d’un semestre détestable. Les gens gardent les yeux fixés sur le couple infernal dollar-pétrole", a expliqué à l’AFP un vendeur d’actions parisien, alors que le baril a franchi pour la première fois la barre des 143 dollars.

Le CAC 40 a enregistré sa troisième plus mauvaise performance semestrielle depuis sa création en 1988, lâchant 21,0% contre 25,4% au deuxième semestre 1990, marqué par la crise des caisses d’épargne américaines et l’invasion du Koweït, et 21,4% fin 2002, en plein éclatement de la bulle technologique.

A trois jours de la réunion de la Banque centrale européenne, la première estimation de l’inflation en zone euro a confirmé les pires craintes des opérateurs en atteignant 4% sur un an en juin, soit deux fois l’objectif de moyen terme de la BCE.

"Tout le monde est focalisé sur cette journée cruciale de jeudi. Il y aura des péripéties de marché d’ici là mais personne ne se livrera, d’autant qu’on attend également de savoir combien d’emplois l’économie américaine a détruit en juin", a poursuivi le vendeur d’actions.

Dans l’intervalle, la place parisienne a néanmoins profité d’une vague de rachats à bon compte sur les valeurs les plus sanctionnées récemment, dont Carrefour et le secteur automobile, ainsi que de la forte hausse de France Télécom.

Total (+2,44% à 54,20 euros) a soutenu l’indice grâce à la position commune adoptée par les majors du pétrole, réunies lundi à Madrid, selon laquelle la spéculation n’explique pas l’envolée des prix du baril, qui risquent de rester durablement élevés.

France Télécom (+7,19% à 18,71 euros) a décollé après l’abandon de son projet d’acquisition du finlando-suédois TeliaSonera. L’opérateur français "aurait commis une folie en achetant dans une conjoncture pareille et dans des marchés arrivés à maturité comme les marchés scandinaves", a commenté le vendeur d’actions interrogé par l’AFP.

Peugeot (+3,26% à34,49 euros), Renault (+1,18% à 52,10 euros) et Carrefour (+3,01% à 35,96 euros) se sont retrouvés en tête des hausses du CAC 40, à la fin d’un mois de juin très difficile pour leur cours de Bourse.

BNP Paribas (-0,64% à 57,54 euros) a souffert d’une note de HSBC évoquant une possible augmentation de capital, bien que son directeur général Baudouin Prot ait affirmé au Financial Times que la banque n’en aurait pas besoin.

LVMH (+0,80% à 66,58 euros) a profité de sa victoire judiciaire contre le site d’enchères eBay, condamné lundi à verser près de 40 millions d’euros de dommages et intérêts à six marques du groupe de luxe, dont quatre marques de parfums désormais interdites à la vente.

Schneider Electric (-2,00% à 68,61 euros), Lafarge (-1,15% à 97,39 euros) et Saint-Gobain (-3,19% à 39,74 euros) ont reculé, le secteur de la construction paraissant l’un des plus exposés face au ralentissement économique et à la hausse des taux en Europe.

Canal+ (+4,99% à 6,10 euros) a profité des propos du directeur de la division "contenus" d’Orange, Xavier Couture, qui a affirmé dimanche que l’opérateur de télécommunications, qui se lance dans la télévision payante, "n’a pas vocation à entrer en concurrence frontale avec les chaînes" de télévision, dont Canal+ dont il est "le principal distributeur".

Recylex (-9,75% à 8,24 euros), dont la cotation avait été suspendue vendredi dans l’attente d’une décision de justice, a été condamné vendredi par les prudhommes de Lens à indemniser comme co-employeur 495 anciens ouvriers de la fonderie Metaleurop Nord à hauteur de 30.000 euros chacun.

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