Banque : Un ancien salarié de la Caisse d’Epargne assigné pour avoir critiqué Doubl’ô
Un ancien salarié de la Caisse d’Epargne, qui dénonce sur internet les promesses non tenues du fonds commun de placement Doubl’ô, s’est vu assigné mercredi en diffamation par L’Ecureuil.
PARIS, 14 jan 2009 (AFP)
mercredi 14 janvier 2009, par AFP
Un ancien salarié de la Caisse d’Epargne, qui dénonce sur internet les promesses non tenues du fonds commun de placement Doubl’ô, s’est vu assigné mercredi en diffamation par L’Ecureuil, devant le juge des référés du TGI de Paris.
Doubl’ô est un fonds commun de placement commercialisé en 2001 et2002 par les Caisses d’Epargne. Il proposait, dans une brochure publicitaire, de doubler le capital investi en six ans "en toute sécurité".
Mais les épargnants n’ont finalement récupéré que leur mise de départ, minorée des frais. Noël Hongne, ancien salarié de la Caisse d’Epargneet de Prévoyance de Flandre, a alors tenté de rassembler les déçus de Doubl’ô au sein du "Collectif Lagardère contre les abus bancaires", dont il est le président.
Concrètement, la Caisse nationale des Caisses d’Epargne lui reproche d’avoir tenu, sur le site internet qu’il a créé, "des propos excessifs, vexatoires et injurieux". Elle exige leur retrait.
Sur ce site (doublo.monde.free.fr), le collectif présente la Caisse d’Epargne comme "l’auteur d’une vaste escroquerie" et dénonce "une vaste machination" dont le but est "d’appâter le client par tous lesmoyens, y compris les plus déloyaux".
La Caisse d’Epargne, brocarde encore le site, "a résolument dupé les souscripteurs en leur faisant miroiter la promesse d’un doublement de leur capital, tout en leur cachant avec le plus grand soin quelle était la probabilité réelle (quasiment nulle) d’obtenir ce résultat".
"A aucun moment, le doublement de capital, qui pouvait être réalisé uniquement si aucune valeur du panier ne baissait de plus de 40% pendant la durée du placement, n’a été promis aux souscripteurs", se défend la Caisse d’Epargne, qui jure n’avoir jamaismanipulé quiconque.
"On peut perdre de l’argent, mais on n’a pas le droit de s’en plaindre", s’est indigné pour sa part l’un des avocats de M. Hongne, Me Daniel Richard.
En octobre, Me Richard a déposé une plainte au parquet de Paris pour "publicité mensongère et escroquerie". L’Autorité des marchés financiers (AMF) a également lancé une enquête.
Le juge des référés Philippe Jean-Draeher rendra une première décision le 21 janvier sur la recevabilité de l’assignation. Si l’assignation est jugée recevable, une seconde audience sera programmée.