Livret A, une fin prochaine ?

Nous l’indiquions fin 2005, avec l’arrivée de la banque Postale, prenant part sur le marché des banques en France, la commercialisation du Livret A, jusqu’alors un monopole des caisses d’épargne et de la Poste, ne pourrait pas tenir longtemps.

lundi 6 mars 2006, par Denis Lapalus

Nous l’indiquions fin 2005, avec l’arrivée de la banque Postale, prenant part sur le marché des banques en France, la commercialisation du Livret A, jusqu’alors un monopole des caisses d’épargne et de la Poste, ne pourrait pas tenir longtemps.

Ce n’est pas encore gagné, mais des grandes banques françaises (BNP Paribas, Groupe Banque Populaire, Groupe Crédit Agricole, Société Générale), accompagnées du leader hollandais de l’épargne non réglementée en France, ING Direct, se lancent dans la bataille contre le monopole de commercialisation du Livret A.

L’arrivée d’ING Direct dans cette bataille donne un atout supplémentaire aux demandeurs, car ce monopole n’est plus de fait plus un problème franco-français, mais devient bien un problème européen de concurrence...

Et dans ce domaine, un succès a déjà été remporté, il n’y a pas si longtemps... A l’instar de CaixaBank, lors de sa lutte pour l’obtention de la rémunération des comptes courant, ce dossier pourrait donc partir rapidement devant la cour de justice européenne si le gouvernement français ne trouve pas une solution dans les meilleurs délais.

Il est donc probable que le livret A soient bientôt commercialisables par toutes les banques et organismes financiers en France.

  • Epargnants, qu’avons-nous à gagner ou à perdre dans cette bataille ?

Au-delà du fait de gagner la souplesse de ne plus être obligé d’aller à la Poste ou à la Caisse d’épargne pour gérer notre livret A, nous pensons, et cela n’engage que nous, que les épargnants vont perdre un élément clé : le taux de référence du livret A.

Le but de ces grandes banques est bien évidemment de mettre la main sur la colossale masse d’épargne, pour soit être rémunéré par l’Etat pour fournir le taux fixé (l’Etat paye environ 1% du 2.25%), le gain pour les banques est donc direct... soit mettre un terme au livret A pour vendre directement leurs produits, en supprimant la concurrence du Livret A, aujourd’hui "frein" gênant pour la commercialisation de l’épargne non réglementée en France.

En effet, il se pourrait donc bien que le but pour certains de ces demandeurs soit de tout simplement mettre un arrêt au livret A.

En effet, si le livret A est commercialisable par tous, pourquoi l’Etat continuerait-il d’en donner le taux (ou sa formule permettant de le calculer).

Le taux du livret A pourrait devenir non réglementé, comme les super livrets... et si le livret A est un super livret, pourquoi continuer d’avoir un livret A ?

Si le taux de référence n’est plus présent pour jouer son rôle de seuil, comme il le tient à ce jour, il ne serait pas impossible de voir alors les taux des livrets suivrent directement les taux court terme... ce qui ne manquera pas de faire une légère différence, pour nous, les épargnants !

Mais, pas de panique, cette dernière partie n’est que supposition, et nous n’en sommes pas encore là...

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