Banalisation du Livret A : menace accrue pour les réseaux distributeurs (SP)
La généralisation du Livret A représente une menace plus importante que prévu pour les banques actuellement distributrices, en particulier la Banque Postale...
PARIS, 12 mars 2008 (AFP)
mercredi 12 mars 2008, par AFP
La généralisation du Livret A représente une menace plus importante que prévu pour les banques actuellement distributrices, en particulier la Banque Postale, estime l’agence de notation Standard and Poor’s (S&P) dans un rapport publié mercredi.
Les analystes de S&P estimaient jusqu’à présent que le risque émanant d’une réforme du Livret A résidait principalement dans la fin du monopole de sa distribution, "c’est-à-dire dans l’affaiblissement potentiel de la position concurrentielle des Caisses d’Epargne, de La Banque Postale et du Crédit Mutuel (qui distribue le LivretBleu, ndlr)", écrivent-ils.
Or, à cela "s’ajoute désormais un risque financier plus important que prévu", remarquent-ils, à savoir la baisse de la rémunération que perçoivent les banques pour la collecte du Livret A.
Actuellement fixée à 1,12% en moyenne, cette commission devrait être abaissée à 0,4% selon les propositions du gouvernement, ce qui "aurait un impact direct et significatif sur les revenus des réseaux collecteurs", soulignent les analystes.
La Banque Postale est "la plus exposée parmi les trois banques distributrices" car cette commission représentait 14,3% de son produit net bancaire (chiffre d’affaires) en 2006, qu’elle dispose d’une gamme de produits par ailleurs limitée et a des activités peu diversifiées.
L’impact sur la rentabilité de la Caisse d’Epargne serait important mais difficile à quantifier et dépendra de la capacité du groupe à réduire ses coûts pour compenser cette baisse de chiffre d’affaires. Les revenus du Livret A représentaient 5,60% du produit net bancaire (PNB) de la banque en 2006.
Quant au Crédit Mutuel, la réforme aurait un impact très limité, notamment car le Livret A ne représente que 1,90% de son PNB.