Présidentielle 2017 : une majorité de Français (62%) inquiets pour leur épargne
Selon le dernier baromètre Odoxa - LinXea pour Les Echos, publié ce jour, plus d’un Français sur deux se dit inquiet pour son épargne. Un potentiel retour au France étant une des craintes majeures.
vendredi 28 avril 2017, par Denis Lapalus
Epargne : 62% des Français sont inquiets
62% des Français disent que les résultats de ce premier tour les a inquiété pour leur épargne… et, logiquement, l’inquiétude est plus forte encore auprès des sympathisants des vaincus : 63% auprès des sympathisants de gauche et 69%auprès de ceux de droite.
Ouf ! Rassurés de ne pas voir un duel Le Pen – Mélenchon au second tour de l’élection présidentielle, mais bien celui qu’annonçaient les sondages entre Le Pen (n°2) et Macron (n°1), les marchés ont soufflé en ce début de semaine. Rassurés aussi par le fait que le leader d’En Marche, qui ne les inquiètent guère, est actuellement le grandissime favori du second tour avec plus de 60% contre 40% des intentions de vote.
Mais les Français, eux, même s’ils s’y attendaient parfaitement ne voient les choses de cette manière : 62% d’entre eux disent que le résultat de ce premier tour a eu d’avantage tendance à les inquiéter qu’à les rassurer (37%). Il faut dire que la présence de Marine Le Pen au second tour ne laisse pas aussi indifférent qu’on l’a parfois entendu, car, malgré la dé-diabolisation qu’elle a réussie sur son parti, elle demeure l’une des personnalités politiques (avec F. Fillon depuis quelques mois) les plus rejetées par les Français.
Par ailleurs, même s’ils s’y attendaient eux aussi les sympathisants de gauche (63% se disent inquiets) comme de droite (69%) sont logiquement désabusés et donc inquiets d’un second tour auquel, pour la première fois dans l’histoire, ne participeront ni un représentant de la gauche, ni un représentant de la droite parlementaire. Leur amertume a donc tendance à renforcer de fait l’inquiétude générale.
57% des épargnants pensent que l’élection d’un(e) Président(e) plutôt qu’un(e) autre pourrait avoir des conséquences négatives sur leur épargne
Leurs craintes sont accrues depuis la confirmation de la qualification de Marine Le Pen (+ 10 points). Près de 6 épargnants sur 10 (57%) pensent que l’élection d’un(e) Président(e) plutôt qu’un(e) autre pourrait avoir des conséquences négatives sur leur épargne. Leurs craintes se sont accrues depuis la confirmation de la qualification de Marine Le Pen (+10points par rapport à l’avant premier tour).
Au lendemain du premier tour, les épargnants (qui représentent tout de même plus de six Français sur dix détenant un PEL, un PEA ou une Assurance-Vie) sont plus convaincus que jamais que le nom du futur vainqueur de la présidentielle pourrait avoir des conséquences négatives sur le rendement de leur épargne. 57% des épargnants le pensent, à présent que sont connus les noms des deux finalistes, alors qu’ils n’étaient « que » 47% à le penser 48h avant le premier tour. Même si cela était parfaitement prévu par les sondages, la confirmation de l’élimination de François Fillon et de la qualification de Marine Le Pen sont passées par là… D’ailleurs, les sympathisants du FN sont à la fois les seuls à ne pas se dire majoritairement inquiets (68% ne le sont pas) et surtout les seuls dont les craintes aient reculé (-6 points) entre notre mesure « avant » et notre mesure « après » le premier tour. Au contraire, les sympathisants de la droite parlementaire, qui ont perdu leur « champion » sont particulièrement inquiets (62%) et le sont bien davantage aujourd’hui qu’avant le premier tour (+9 points d’inquiétude).
Autres enseignements de ce baromètre
- Une majorité d’épargnants (52% contre 48%) dit avoir modifié son comportement d’épargne ou envisager de le faire en fonction du résultat final de l’élection. Depuis l’annonce du nom des deux finalistes, leur part a progressé de 10 points ;
- 40% des Français pensent que l’élection d’Emmanuel Macron aurait des conséquences négatives pour leur épargne, 58% le pensent en cas d’élection de Marine Le Pen ;
- 71% des Français pensent que la sortie de l’euro (et le retour au franc) aurait des conséquences négatives sur leur épargne, et 77% des Français ne pensent pas que la France sortira de l’euro et reviendra au franc ;
Une inquiétude non partagée par les marchés financiers, sereins de l’issue du second tour
Antoine Delon, le président-directeur général de LinXea, souligne que « contrairement aux marchés, qui ont salué le résultat du premier tour, nos concitoyens, sont inquiets pour leur épargne, et plus particulièrement les Français qui détiennent un patrimoine. Les épargnants sont en effet persuadés que l’issue de l’élection présidentielle pourrait avoir un impact décisif sur leur « porte-monnaie ». »