Cotisations retraite/chômage : le gouvernement essuie les reproches syndicaux
La vice-présidente de l’assurance chômage, Annie Thomas (CFDT), a jugé pas acceptable mardi que le Premier ministre fixe la hausse des cotisations vieillesse et la diminution parallèle
PARIS, 29 juil 2008 (AFP)
mardi 29 juillet 2008, par AFP
La vice-présidente de l’assurance chômage, Annie Thomas (CFDT), a jugé "pas acceptable" mardi que le Premier ministre fixe la hausse des cotisations vieillesse et la diminution parallèle des cotisations chômage, comme le lui ont également reproché FO et la CGT.
"Cela pose problème. On a vraiment l’impression qu’en fixant lui-même les baisses et les hausses, le Premier ministre tient la main des négociateurs et ce n’est pas acceptable", a déclaré à l’AFP Mme Thomas.
La CGT et FO ont également réagi pour rappeler que le niveau des cotisations d’assurance chômage (6,4% actuellement) était du ressort de la négociation entre le patronat et les syndicats qui gèrent l’assurance chômage (Unedic).
Selon Mme Thomas, la CFDT est prête à défendre une baisse des cotisations chômage et un transfert vers les cotisations retraite, mais "il y aussi d’autres postes à fournir", "d’abord tarir totalement le déficit de l’Unedic" et ensuite, "construire une meilleure offre de services aux demandeurs d’emploi, ce qui va coûter de l’argent".
Le Premier ministre François Fillon a chiffré, dans une lettre aux partenaires sociaux, la hausse à venirdes cotisations vieillesse.
Elle se déroulerait en trois étapes : 0,3% en 2009, 0,4% en 2010 et 0,3% en 2011 et "interviendrait à prélèvements constants, grâce à la diminution parallèle des cotisations d’assurance chômage", selon lui.
Cela ramènerait les cotisations chômage (patronale et salariale) à 5,4% en 2011, soit un manque à gagner considérable pour l’Unedic, qui n’indemnise actuellement que moins d’un demandeur d’emploi sur deux et prévoit d’éponger son déficit cumulé que fin 2009-début 2010.
L’actuelle convention d’assurance chômage expire fin décembre. Sa renégociation doit s’engager à l’automne à une date non précisée, et avec un chef de file patronal toujours pas désigné. Elle a déjà pris du retard.
Pour la CFDT, un débordement de la négociation sur 2009 "n’est pas écarté si le débat doit prendre du temps", "la CFDT proposerait alors un avenant de reconduction de la convention, y compris des annexes et pour les saisonniers, ce qui est techniquement possible sans léser quiconque".
La convention fixe le niveau des cotisations et de l’indemnisation.