Retraites, Sécu : il faut remettre à plat le financement selon Karniewicz (Cnav)
La présidente de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (Cnav), Danièle Karniewicz, a estimé jeudi qu’il fallait remettre à plat le financement de la Sécurité sociale...
PARIS, 22 mai 2008 (AFP)
jeudi 22 mai 2008, par AFP
La présidente de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (Cnav), Danièle Karniewicz, a estimé jeudi qu’il fallait "remettre à plat le financement" de la Sécurité sociale, pour "ne pas continuer comme sur les retraites à demander des efforts aux salariés seulement".
"On ne peut pas continuer à faire comme si chaque branche de la Sécu était indépendante, il faut remettre à plat complètement les financements et ne pas continuer comme sur les retraites à demander des efforts aux salariés seulement", a déclaré Mme Karniewicz, également responsable du syndicat CFE-CGC, dans un entretien avec l’AFP.
"On va finir aussi par sacrifier l’assurance maladie en la concentrant sur les gros risques", a-t-elle ajouté.
Sur les retraites, "il faut arrêter de faire croire que les seules solutions c’est d’allonger la durée d’activité ou baisser le niveau desretraites, c’est faux", a-t-elle insisté, tout en se disant favorable, au nom de la CFE-CGC, à l’allongement sous conditions à 41 ans de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein.
"Le problème, il faut le régler par des financements supplémentaires, des assiettes différentes, des cotisations sur les profits ou les plus-values", a-t-elle poursuivi, demandant aussi de "responsabiliser les employeurs qui ne pourront pas toujours s’en sortir en disant qu’il faut repousser l’âge de la retraite".
"On demande un effort aux salariés alors qu’on sait très bien qu’ils ne seront pas en mesure de le réaliser, puisque 62% des seniors ne sont pas dans l’emploi", a déploré Mme Karniewicz.
Il faut "une compensation directe pour les seniors mis hors du marché de l’emploi" et "c’est aux entreprises qui les mettent dans cette situation de cotiser",a-t-elle poursuivi, demandant également des mesures de compensation pour les métiers pénibles.
"On a le sentiment à la CFE-CGC que ça mobilise beaucoup sur les retraites, les salariés sentent bien qu’il n’y a pas eu tous les débats qu’il fallait", a-t-elle ajouté.