Impôt 2026 sur le revenu 2025 : vers une indexation partielle du barème ?

Ne souriez pas. Alors que le pays cherche de nouvelles recettes fiscales, les députés proposent, une nouvelle fois, d’aller à contre-courant, et d’indexer la première tranche du barème de l’impôt sur le revenu.

lundi 20 octobre 2025, par Denis Lapalus

Année blanche en 2026, ou gris clair ?

La loi de finances 2026 prévoit une année blanche pour 2026. Cela veut dire notamment que les tranches du barème de l’impôt 2026 portant sur le revenu 2025 resteront identiques à celles de 2025. Mais voilà, les députés n’aiment pas cette idée, et poussés par leurs électeurs, une proposition d’indexation partielle a été adoptée.

Tous les groupes parlementaires avaient déposé des amendements sur ce sujet très polémique et ce n’est finalement que celui du député LIOT Charles de Courson qui a été adopté à ce stade. Cet amendement vise à ne revaloriser à hauteur de l’inflation (soit +1%) que le plafond de la première tranche à 11% du barème de l’impôt sur les revenus. L’entrée dans l’impôt se ferait ainsi à partir de 11.611 € contre 11.497 € l’an dernier, sachant que ce nouveau barème s’appliquerait aux revenus 2025 à déclarer au printemps 2026 et dont l’impôt a pour l’essentiel déjà été prélevé à la source (ou pas pour les non imposables en 2025).

Barème IR 2026 portant sur les revenus 2025

Barème 2026 des impôts sur le revenu, applicable sur les revenus 2025.
Tranches marginales d'imposition sur le revenu Taux d'imposition
Jusqu'à 11.611 €0,00 %
De 11.612 € à 29 315 €11,00 %
De 29 316 € à 83 823 €30,00 %
De 83 824 € à 180 294 €41,00 %
A partir de 180 295 €45,00 %

Vous pouvez utiliser la calculette simplifiée pour estimer le montant de vos impôts 2026 portant sur vos revenus 2025 (solde payable en 2026).

Qui serait concerné ?

Techniquement, cette revalorisation partielle par rapport à la non indexation totale, aurait l’avantage d’éviter à certaines personnes avec des revenus modestes d’entrer dans l’impôt. Charles de Courson a évoqué un nombre de 150.000 à 200.000 personnes qui éviteraient de devenir imposables.

Comme l’a souligné le rapporteur général, il s’agissait de l’amendement le moins coûteux pour les finances publiques, estimé à 200 millions d’euros par ses auteurs, sachant que la non indexation totale telle que prévue dans la copie initiale du budget 2026 doit rapporter jusqu’à 1,9 milliard d’euros. Le débat ne fait sans doute que commencer sur ce sujet d’ici l’adoption de la loi de finances.

Loi de finances 2026 - les mesures fiscales

Le gouvernement Lecornu II doit encore faire valider son projet de loi de finances 2026.

Loi de finances 2026 : mesures fiscales concernant les particuliers

  • Suppression de l’abattement de 10% sur les pensions de retraite, mise en place d’un abattement forfaitaire de 2000 € par personne retraitée du foyer fiscal.
  • Gel partiel de la revalorisation des tranches du barème de l’impôt sur le revenu : seule la première tranche du barème sera réévaluée de l’inflation annuelle.
  • Suppression de la prise en compte des frais de scolarité : Les parents ayant un enfant à charge au collège, au lycée ou dans l’enseignement supérieur, bénéficiaient d’un cadeau fiscal : 61 euros, 153 euros ou 183 euros dans chacun des cas.
  • Année blanche : aucune revalorisation des allocations, des points de retraite, etc.
  • Holdings patrimoniales, détenant plus de 5 millions d’euros d’actifs : taxation de 15% des holdings impures, ne servant pas exclusivement à la détention de parts de sociétés filles.
  • Contribution des hauts revenus : Instaurée en 2025, cette contribution différentielle des hauts revenus (CDHR) est prolongée d’un an. Elle fixe un taux minimal d’imposition de 20% pour les ménages dont les revenus dépassent 250.000 euros par an pour un célibataire, et 500.000 euros pour un couple.
  • IFI 2026 : l’Impôt sur la Fortune Immobilière renommée en un Impôt sur la Fortune Improductive, incluant, en plus de l’immobilier, les placements financiers jugés improductifs : les fonds euros en assurance vie, les investissements sur l’OR et les métaux précieux, les bijoux, les objets de collection, les voitures, bateaux, avions... Et même les cryptoactifs (bitcoin, etc.). Le taux de taxation sera de 1%, activé à partir de 800.000€ pour les patrimoines dépassant 1,3 million d’euros.Détails de l’IFI version 2026
  • Suppression de 23 niches fiscales : Le projet de budget prévoit de supprimer 23 niches fiscales jugées "obsolètes ou inefficaces" parmi les 474 existantes, pour un gain d’environ 5 milliards d’euros. Il s’agit notamment de l’exemption d’impôt sur les indemnités journalières pour affection longue durée ou de la réduction d’impôt pour frais de scolarité dans le secondaire et le supérieur.
  • Taxe sur les petits colis et produits à fumer : Une taxe de 2 euros ciblerait les petits colis d’une valeur inférieure à 150 euros livrés par des entreprises établies hors de l’UE, notamment de Chine, accusées d’une concurrence agressive. La mesure pourrait rapporter 600 millions d’euros. Face au "développement du vapotage", l’ensemble des produits à fumer seront fiscalisés, avec ou sans tabac ou nicotine, pour des recettes fiscales supplémentaires de 120 millions d’euros après 2026.
  • Franchise de TVA : Le projet de budget fixe à 37.500 euros de chiffre d’affaires le seuil de déclaration de TVA pour les autoentrepreneurs. En dessous de ce seuil, ils en sont affranchis. Ce seuil est abaissé à 25.000 euros pour les micro-entreprises du bâtiment.

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