Frais bancaires : Banques françaises, les mauvais élèves de la rentrée !
Les mois défilent et la situation ne change guère : les usagers des banques apprécient de moins en moins leur banque. Crise financière oblige, mais aussi scandales à répétition, bonus des traders, difficulté d’accès au crédit, et encore une fois de plus, frais bancaires opaques, frais de packs de services élevés selon la Commission européenne...
mardi 22 septembre 2009, par Frédéric S.
Les Banques Françaises : Une notoriété en déclin
Selon une étude IPSOS, l’indice d’image du secteur bancaire a chuté de 25 pts en juin 2009. La côte des banques souffre d’une crise de confiance, ainsi sur 30 entreprises, la première banque pointe à la 19e place pour le Crédit Agricole, la Société Générale se place en avant-dernière position, juste devant la compagnie Total.
Selon un sondage réalisé en juillet 2009 par l’institut GFK en France, seulement 20% de clients recommandent leur banque à des relations, une donnée qui illustre parfaitement un malaise profond.
Les Banques Françaises : Une image ternie par la crise financière
Les Etablissements sont considérés comme les responsables numéro un de cette crise. Une information encore confirmée par 59% des Français dans un sondage réalisé en avril 2009 par TNS-Sofres. Il faut dire que les banques cumulent les affaires sombres laissant les particuliers vraiment dubitatifs. Quatres éléments majeurs viennent justifier cette opinion :
- Le dossier Kerviel de la Société Générale qui laisse planer de gros doutes sur les systèmes de contrôle des banques,
- L’escroquerie Madoff de 50 milliards de dollars un scandale qui a renforcé les inquiétudes,
- Les convocations à répétition du gouvernement notamment pour l’octroi de fonds publics accordés aux banques sans pour autant participer à la relance du pays,
- La rémunération des bonus qui a ajouté un froid définitif vis-à-vis des établissements.
La multiplication de ces événements provoque logiquement le ras le bol des particuliers, de plus, un rapport de la Commission Européenne publié ce mardi 22 septembre dénonce une nouvelle fois, des pratiques bancaires violant le droit Européen, une mauvaise publicité en perspective !
Les banques françaises épinglées par la Commission Européenne !
La Commission Européenne dévoile ce jour dans son rapport que les banques Françaises comptent en Europe parmi les championnes des frais cachés. Afin de mener à bien cette étude, les enquêteurs ont dû se déplacer dans 50% des banques afin d’obtenir les informations tarifaires complètes, un comble pour un secteur souhaitant la totale transparence.
| Classement | Pays | Frais bancaires (moyenne) |
| 1 | Italie | 253 € |
| 2 | Espagne | 178 € |
| 3 | France | 154 € |
| ... | Belgique | 58 € |
| ... | Bulgarie | 27 € |
Selon ce document réalisé par le cabinet Van Dijk Management Consultants en partenariat avec le « Center for European Policy Studies », les études comparatives réalisées en France montrent que les principaux acteurs du pays se tiennent dans une fouchette tarifaire de 147 à 206 euros.
La cotisation pour une carte bancaire varie de 39 à 48 euros et le transfert d’un plan d’épargne logement dans un autre établissement de 50 à 80 euros. L’étude indique que les auteurs de l’enquête ont été contraints de se déplacer dans plus de 50% des banques en France pour obtenir des informations demandées.
Les banques françaises, qui pratiquent des frais élevés sur les conventions et les cartes de débit, se place malheureusement une nouvelle fois dans le classement des mauvais élèves en terme de transparence, malgré les engagements pris. Bruxelles interviendra auprès des autorités nationales afin que celles-ci prennent les mesures adéquates.
Banques Françaises : Comment reconquérir la confiance des particuliers ?
La solution se trouve sans doute dans le regain de confiance des clients. Mais comment établir une relation de confiance quand son chargé de compte change tous les six mois ? Comment accorder du crédit aux conseils de son chargé de compte quand le client connaît son mode de rémunération, commissionné à la vente de placements financiers maison ? Le regain de confiance devra sans doute passer par un changement des modes de rémunération des commerciaux bancaires, ne plus faire dans le volume, mais dans la durée de la relation.
Une autre piste se trouve peut-être également en ligne. Pour les clients les plus sensibles aux attraits du web, le développement des banques en ligne en France marque un tournant. Les grandes banques à réseaux déclinent de plus en plus leurs offres en ligne, la relation banque/client est ainsi bien plus facile à gérer.
Mais tous les Français ne seront pas clients des banques en ligne. Les banques traditionnelles, hors offres en ligne, misent de leur côté sur la segmentation des clients : une offre spéciale jeune là, une offre réservée aux femmes actives ici... En tentant de donner une réponse précise à une catégorie sociale de la population, les banques permettent de se différencier et d’apparaître comme à l’écoute des clients. Mais bien évidemment, plus les offres sont segmentées et plus la banque se spécialise, jusqu’à tenter vouloir devenir le spécialiste de tous les secteurs... bien évidemment, c’est le travers, car tout un chacun sait bien que le spécialiste en tout n’existe pas.