Impôts 2026 : ni taxe Zucman, ni retour de l’ISF... Mais quoi alors ?

Sébastien Lecornu dit non à la taxe Zucman et non au retour de l’ISF.

samedi 27 septembre 2025, par Denis Lapalus

Ni Taxe Zucman, Ni ISF

Sébastien Lecornu écarte l’instauration de la taxe Zucman ou le retour de l’ISF dans le projet de budget pour 2026. Ces Français interrogés regrettent l’absence de justice fiscale. "Je pense qu’il veut être en vacances rapidement, il peut préparer ses affaires", prédit Romain, déçu par les annonces du Premier ministre. Deux semaines après son arrivée à Matignon, Sébastien Lecornu s’est exprimé dans es colonnes du Parisien. Le Premier ministre, qui devra trouver un compromis pour faire adopter le budget 2026, sans quoi il s’exposera à une motion de censure, a annoncé ne pas vouloir de la taxe Zucman ni d’un retour de l’impôt sur la fortune (ISF). De quoi faire bondir la gauche mais aussi certains Français.

Loi de finances 2026 - les mesures fiscales

Le gouvernement Lecornu II doit encore faire valider son projet de loi de finances 2026.

Loi de finances 2026 : mesures fiscales concernant les particuliers

  • Suppression de l’abattement de 10% sur les pensions de retraite, mise en place d’un abattement forfaitaire de 2000 € par personne retraitée du foyer fiscal.
  • Gel partiel de la revalorisation des tranches du barème de l’impôt sur le revenu : seule la première tranche du barème sera réévaluée de l’inflation annuelle.
  • Suppression de la prise en compte des frais de scolarité : Les parents ayant un enfant à charge au collège, au lycée ou dans l’enseignement supérieur, bénéficiaient d’un cadeau fiscal : 61 euros, 153 euros ou 183 euros dans chacun des cas.
  • Année blanche : aucune revalorisation des allocations, des points de retraite, etc.
  • Holdings patrimoniales, détenant plus de 5 millions d’euros d’actifs : taxation de 15% des holdings impures, ne servant pas exclusivement à la détention de parts de sociétés filles.
  • Contribution des hauts revenus : Instaurée en 2025, cette contribution différentielle des hauts revenus (CDHR) est prolongée d’un an. Elle fixe un taux minimal d’imposition de 20% pour les ménages dont les revenus dépassent 250.000 euros par an pour un célibataire, et 500.000 euros pour un couple.
  • IFI 2026 : l’Impôt sur la Fortune Immobilière renommée en un Impôt sur la Fortune Improductive, incluant, en plus de l’immobilier, les placements financiers jugés improductifs : les fonds euros en assurance vie, les investissements sur l’OR et les métaux précieux, les bijoux, les objets de collection, les voitures, bateaux, avions... Et même les cryptoactifs (bitcoin, etc.). Le taux de taxation sera de 1%, activé à partir de 800.000€ pour les patrimoines dépassant 1,3 million d’euros.Détails de l’IFI version 2026
  • Suppression de 23 niches fiscales : Le projet de budget prévoit de supprimer 23 niches fiscales jugées "obsolètes ou inefficaces" parmi les 474 existantes, pour un gain d’environ 5 milliards d’euros. Il s’agit notamment de l’exemption d’impôt sur les indemnités journalières pour affection longue durée ou de la réduction d’impôt pour frais de scolarité dans le secondaire et le supérieur.
  • Taxe sur les petits colis et produits à fumer : Une taxe de 2 euros ciblerait les petits colis d’une valeur inférieure à 150 euros livrés par des entreprises établies hors de l’UE, notamment de Chine, accusées d’une concurrence agressive. La mesure pourrait rapporter 600 millions d’euros. Face au "développement du vapotage", l’ensemble des produits à fumer seront fiscalisés, avec ou sans tabac ou nicotine, pour des recettes fiscales supplémentaires de 120 millions d’euros après 2026.
  • Franchise de TVA : Le projet de budget fixe à 37.500 euros de chiffre d’affaires le seuil de déclaration de TVA pour les autoentrepreneurs. En dessous de ce seuil, ils en sont affranchis. Ce seuil est abaissé à 25.000 euros pour les micro-entreprises du bâtiment.

Sébastien Lecornu justifie ses choix. "Je suis frappé de voir que les impacts en termes d’emploi, d’investissement et de compétitivité ne sont pas suffisamment pris en compte dans ce débat : l’entreprise n’est pas que l’affaire du patron. La deuxième raison est que nous avons besoin de capitaux français pour défendre notre souveraineté économique vis-à-vis de certaines prédations étrangères", affirme-t-il dans Le Parisien.

L’Assemblée Nationale devra choisir...

Le locataire de Matignon concède toutefois que le système actuel doit évoluer : "Est-ce qu’en revanche la répartition de la charge au sein des impôts actuels doit évoluer ? De toute évidence, oui. Il faut être sourd pour ne pas entendre que les Français nous demandent plus de justice fiscale. Le débat doit avoir lieu, et là encore c’est au Parlement à la fin de le trancher.". Autant dire que la loi de finances 2026 ne sera adoptée en temps et en heure.

"Fin de non-recevoir" pour la gauche

Pour l’analyste politique Bruno Cautrès, chercheur au Centre de recherches politiques de Sciences Po, "Sébastien Lecornu a fermé pas mal de portes aux demandes de la gauche. C’est quand même une quasi-fin de non-recevoir. Au fond, il reprend le même cadre général que Michel Barnier et François Bayrou."

La taxation des holdings patrimoniales dans le viseur de la prochaine loi de finances 2026

Les holdings patrimoniales dans le viseur de Bercy © FranceTransactions.com

Loi de finances 2026 - Calendrier

Le gouvernement Lecornu II doit encore faire valider son projet de loi de finances 2026.

Loi de finances 2026 : le calendrier

  • Juillet / août 2025 : rédaction du Projet de Loi de Finances 2026, la direction du Budget procède à la finalisation des articles du PLF ainsi qu’à la rédaction de ses multiples annexes.
  • Septembre 2025 : Avis du Haut Conseil des finances publiques (HCFP) et Saisie du Conseil d’Etat pour valuations de recettes et des plafonds en crédits par programmes.
  • Début octobre 2025 : Le projet de loi de finances 2026 est présenté au Conseil des ministres (14 octobre 2025).
  • Jusqu’à fin décembre 2025 : Le projet de Loi de Finances 2026 est débattu à l’Assemblée nationale.

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