Assurance-Vie : Après une année 2011 catastrophique pour l’assurance-vie et des rendements qui chutent drastiquement, la question de l’intérêt de vos anciens contrats est légitime. Nous allons donc tenter de vous éclairer. Explications...
samedi 3 mars 2012, par Jérémie G.
Assurance-vie : 2012, l’année de tous les doutes...
Sur les vingt dernières années, l’Assurance-Vie a toujours fait figure du placement idéal pour l’épargne de longue durée. Souvent appelé le "placement d’épargne préféré des Français", car c’est lui qui centralise le montant global d’épargne le plus élevé et qu’il touche tout de même près de 17 millions de ménages en France, l’Assurance-Vie traverse aujourd’hui des moments difficiles.
En effet, l’année 2011 a été l’année de tous les frissons puisque les rendements se sont nettement repliés à 3,0 % en moyenne et que la collecte nette est en chute libre -85 % par rapport à 2010. Avec cinq mois consécutifs de décollecte nette, l’assurance-vie n’a engrangé que 7,6 milliards d’euros en 2011 contre 51,1 milliards d’euros en 2010 !
Face à cela, les taux de l’épargne défiscalisée (livret A en tête), bien qu’à des niveaux relativement bas, viennent concurrencer les rendements nets de la majorité des contrats d’assurance-vie.
Face à cela, les taux de l’épargne défiscalisée (cf les meilleurs livrets épargne) montent et viennent concurrencer les rendements nets de certains contrats d’assurance-vie.
De plus, les rendements des jeunes fonds en euros se défendent plutôt bien. Ayant profité de conditions favorables lors de leur lancement, leurs rendements résistent mieux face à la baisse généralisée des taux d’intérêts.
Dans ce contexte, est-il toujours intéressant de conserver les vieux contrats d’assurance-vie ?
Assurance-vie : Les vieux contrats peuvent encore être intéressants !
Un vieux contrat d’assurance-vie, c’est un contrat dont la maturité a été atteinte, c’est-à-dire que les huit années nécessaires pour bénéficier du cadre fiscale très avantageux de l’assurance-vie ont été dépassées.
Ces contrats présentent généralement des rendements plus faibles que les nouveaux produits proposés par les assureurs, qui n’hésitent pas à gonfler les taux pour promouvoir leurs nouveaux contrats d’assurance-vie.
Cependant, malgré des taux plus faibles, l’avantage fiscale du placement est tel que vous pouvez toujours avoir intérêt à garder votre contrat, voire à continuer de l’approvisionner selon vos objectifs.
L’objectif de transmission
Si l’objectif de votre assurance-vie est de transmettre une partie de votre patrimoine à vos enfants ou petits-enfants, alors racheter votre contrat pour placer votre épargne sur un nouveau produit mieux rémunéré n’est généralement pas la bonne solution.
En effet, le changement de contrat aura pour conséquence de modifier le statut fiscal appliqué lors de la transmission de votre capital. C’est la date du contrat et votre âge au moment de l’approvisionnement des fonds qui sont pris en compte.
Or, le statut fiscal pour la transmission devient de moins en moins intéressant et il était particulièrement bénéfique avant le 20 novembre 1991, puisqu’il bénéficiait d’une exonération totale sur les sommes transmises pour les versements effectués avant le 13 octobre 1998. Ce statut est le même pour les contrats souscrits entre le 21 novembre 1991 et le 12 octobre 1998 pour les primes investies avant 70 ans.
Dés lors, si vous possédez un tel contrat ne vous en débarrassez pas !
En revanche pour les contrats ouverts après 1998, le prélèvement forfaitaire de 20 % s’applique après l’abattement de 152 500 euros [1] par bénéficiaire pour les sommes versées avant 70 ans et un abattement de 32 500 euros partagés entre tous les bénéficiaires après 70 ans.
Dans ce cas, il peut être intéressant de changer de contrat pour votre bénéficiaire si vous repartez pour au moins une dizaine d’années.
J’arrête tout et je change de contrat !
Agacé par le taux très faible de votre contrat vous êtes tentés de le vider pour souscrire à une nouvelle assurance-vie mieux rémunérée ?
Là encore faites attention ! Tout d’abord assurez vous que vous pourrez laisser votre épargne un minimum de 8 ans sans y toucher pour bénéficier de l’avantage fiscale de l’assurance-vie.
Ensuite, pour un rendement de 0,50 % plus élevé avec des frais sur versement de 3 % par exemple il vous faudra un investissement de 10 ans minimal pour rentabiliser le changement de contrat.
Ainsi, si vous pensiez racheter votre contrat actuel dans les 5-10 ans à venir, changez de contrat n’est pas intéressant.
De plus, rappelez vous qu’au delà de huit ans, vous avez la possibilité chaque année de racheter gratuitement une partie de votre contrat grâce à l’abattement annuel de 4 600 euros. Il peut donc être intéressant d’effectuer votre transfert sur plusieurs années si votre capital total n’est pas exorbitant.
L’épargne de précaution
Si vous avez des besoins de liquidité, alors faire des rachats partiels de votre contrat s’il n’est pas très bien rémunéré pour mettre le montant sur un livret réglementé (livret A, LDD etc.) peut s’avérer être une bonne solution.
En effet, les contrats offrants des rémunérations inférieures ou égales à 2,60 % bruts sont moins intéressants que l’épargne défiscalisée qui affiche un taux de 2,25 % net actuellement.
Avec un rendement à 2,60 % brut vous obtenez un rendement net (après prélèvement sociaux) de 2,24 %.
La stratégie consistant donc à racheter une partie de son contrat pour le placer sur de l’épargne réglementé pour satisfaire ses besoins en liquidité est une stratégie gagnante.