Crise financière : elle apparaît inévitable pour la moitié des Français, mais 65% des épargnants n’ont pas modifié leur stratégie, un souci ?

Alors qu’une crise économique et financière semble inévitable pour la moitié des Français, les deux tiers des épargnants n’ont rien changé à leurs habitudes de placements, notamment face à cette inflation hors de contrôle, un souci dans les mois à venir ? Pas forcément !

dimanche 19 juin 2022, par Denis Lapalus

Epargne : ce que font les Français confrontés à l’inflation

Environ un Français sur deux estime qu’une nouvelle crise économique et financière ne pourra pas être évitée, selon le dernier sondage effectué par Patrimonia (salon de la gestion de patrimoine, septembre 2022 sur Lyon). Pour autant, 65% des épargnants n’ont rien changé à leurs habitudes de placements. Ils sont autant à penser qu’ils peuvent gérer leurs finances par eux-mêmes, sans faire appel à un Conseiller en gestion de patrimoine.

Les jeunes de 25 à 35 les plus pessimistes

Un Français sur deux se dit persuadé qu’une nouvelle crise économique et financière ne pourra pas être évitée, selon ce sondage réalisé pour Patrimonia, le salon des professionnels de la gestion. Par tranche d’âge, les 25 à 35 ans apparaissent comme ceux redoutant le plus cette sombre perspective. L’étude montre aussi des disparités par régions.

Effondrement des cours des actifs sans rendement

Corolaire de la remontée des taux d’intérêts, les actifs sans rendement, tels que les cryptos, voient leurs cours s’effondrer. (Cf Krach des cryptos, l’acteur majeur du secteur, Binance, s’est préparé à un effondrement du bitcoin à 0$.) Cela peut expliquer sans doute pourquoi ce sont les jeunes actifs les plus pessimistes, ce sont eux les principaux investisseurs sur les cryptomonnaies. 6% des Français seraient investis sur le Bitcoin et consorts, ce qui paraît énorme.

L’inflation, la principale menace

Pour les sondés, la principale menace reste l’inflation. Sans surprise, près de 9 personnes sur 10 déclarent en avoir peur. Les sondés appréhendent surtout la hausse du prix de l’énergie et l’impact sur leur budget. Fait plus marquant : ils sont aussi 40 % à déclarer avoir déjà commencé à puiser dans leurs économies. « Nous avons été surpris par l’ampleur de ce pourcentage. D’autant que le sondage a été réalisé au mois de mai à un moment où l’inflation commençait juste à s’accélérer », ajoute Annelies Helmer.

Placements sécuritaires, fonds euros, livrets épargne

13 % ont d’ailleurs investi ou placé leurs économies dans des actifs jugés plus sûrs afin d’éviter de les voir disparaître en cas de crise économique, et 6 % ont pris rendez-vous avec un spécialiste pour sécuriser leurs économies. Seulement 3 % des sondés se montrent plus audacieux et tentent des placements plus risqués dans l’espoir d’en retirer plus de bénéfice.

Les fonds en euros, ainsi que les livrets épargne, vont pleinement profiter de cette remontée des taux d’intérêts. Ces placements sans risque redeviendront donc attractifs au fil de mois. Pour les fonds euros, il faudra probablement patienter jusqu’en 2023 pour les fonds les plus réactifs. Ces paquebots de la finance des emprunts d’Etat ne sont pas agiles, et seulement les nouvelles émissions d’obligations d’Etat sont proposés avec des taux plus attractifs.

Dans cet environnement incertain, les sondés sont plutôt attentistes. 65 % d’entre eux indiquent n’avoir rien changé à leurs habitudes de gestion. « C’est assez paradoxal alors que c’est le moment de s’intéresser à ses finances », note Annelies Helmer lors de la publication du sondage Patrimonia.

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